- L’esprit de Dar El Gaïed
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- À ceux qui y séjournent, Dar El Gaïed ne promet pas seulement un lieu, mais une
atmosphère, un rythme, une façon d’habiter le temps.
- Si la demeure porte aujourd’hui le nom de Dar El Gaïed, ce n’est ni par effet de style ni par
nostalgie. C’est par fidélité. Fidélité à une fonction, à un esprit, à une manière d’être au
monde. La volonté de son propriétaire actuel, descendant direct du Caïd, a été de
préserver et de transmettre, plutôt que de transformer ou d’effacer. Ouvrir la maison aux
voyageurs s’est imposé comme une évidence : Dar El Gaïed a toujours été une maison
d’hospitalité, bien avant de devenir une maison d’hôtes.
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Dar El Gaïed n’est pas une maison comme les autres. C’est une demeure qui a appris à
durer. Édifiée à la fin du XIXe siècle, puis patiemment transformée au fil des décennies,
elle ne s’est jamais laissée figer dans une époque. Elle s’est adaptée, enrichie, embellie,
sans jamais perdre son âme.
- Située dans l’une des rues anciennes de Nabeul, à quelques pas de la médina et de la
mer, la maison s’inscrit dans un tissu urbain chargé de mémoire. Ici, l’histoire ne s’impose
pas, elle se devine dans les volumes, la lumière et le silence des murs.
- La maison est indissociable de la figure du Caïd Ahmed El Maâmouri, grande personnalité
du Cap Bon. Homme d’autorité mais aussi de culture, il incarna une génération capable de
conjuguer tradition et ouverture, enracinement local et curiosité pour le monde.
Dar El Gaïed fut pour lui un refuge autant qu’un lieu de représentation. On y recevait avec
retenue et élégance. On y lisait, on y échangeait, on y pensait. Les salons accueillirent
livres anciens, revues venues d’Europe et objets rapportés de voyages.
Avec Mahmoud Maâmouri, gendre du Caïd, la maison connut une nouvelle respiration. Acteur de l’indépendance tunisienne puis diplomate, il accompagna les grandes transitions
du pays sans jamais rompre le fil de la continuité.
Si Dar El Gaïed a toujours été une maison d’esprit, elle est aussi marquée par une
présence essentielle : Sarra Maâmouri. Artiste dans l’âme, elle en fut la douceur, la
couleur et la sensibilité, faisant dialoguer tradition et création.
Aujourd’hui, Dar El Gaïed continue de vivre. Non comme un lieu tourné vers le passé, mais
comme une maison habitée, fidèle à son histoire et ouverte sur le présent. Entre mémoire
et modernité, héritage et inspiration, elle est prête à être partagée.